De Bénéharnum, la cité de Béarn, détruite en 841 par les incursions des Normands et dont le nom avait disparu, il ne resta qu’une petite chapelle.
A la fin du IX °siècle, Lou Fort, condamné à faire pénitence par Guillaume Sanche, son suzerain, duc de Gascogne, cherche un lieu de solitude et y fonde un petit monastère. C’est à cette communauté, que Bernard Guillaume, fils de Sanche, fait don en 1037 de plusieurs villages et églises dont « l’église et le lieu de Poey, plus terres dimes… ».
Pierre de Marca, historien béarnais, situe ce fait et le concile de Limoges révèle l’existence du lieu de Poey et se son église (1037).
Notre église primitive, alors simple chapelle de hameau ou de pèlerinage rattachée à Ste Marie de Lescar ou Ste Confesse, chapelle proche, sera dédiée à St Jean-Baptiste en 1071. La date de fondation est ignorée mais sa première mention date de 1376.
En 1778 Monsieur de Pont plaide pour la translation de l’église vers le centre de la commune « placée à la portée de ses paroissiens »
En 1816 l’évêque de Lescar propose à son tour de rapprocher du centre de la commune l’église qui doit être reconstruite en raison de son délabrement.
Les habitants préfèrent pourtant conserver le même emplacement. Ils écartent aussi le projet moderniste néo-classique de l’architecte préfectoral et reconstruisent l’église selon un plan voisin de l’ancienne chapelle en l’agrandissant toutefois. On conserve le mur Est une partie du mur Sud, les pierres de taille de la porte et des croisées, et les deux bénitiers de pierre. L’orientation de l’église a été modifiée, avec l’autel placée à l’ouest ! Le culte sera célébré en 1821 dans le nouvel édifice. Depuis 1856 le clocher superpose fièrement ses trois étages.
Comme tous les villages béarnais, Poey posséda des domengeatures (terres nobles sans maison fortifiée, son possesseur qui n’était pas chevalier se nommait domenger)
- La première fut dénommée « Castet de Pount » à laquelle les habitants de Poey devaient la rente seigneuriale, le descendant fera construire le château actuel.
- Le second domenger de Poey sera la famille de Padie.
- Une troisième domengeature a existé à Poey, celle de la famille Jean de Labarraque dont la propriété était située sur le Cami Salié.
Le village agricole d’autrefois a gardé dans ses rues, ses murs, ses pierres, l’éclat d’un petit patrimoine bâti des siècles avant, véritable mémoire du temps et attachant témoignage sur le mode de vie, les activités domestiques et tout ce qui rythmait la vie monotone, mais dense du village béarnais.